Montréal

Un symposium sur l’amélioration humaine avait lieu le 25 octobre dernier au Grand Séminaire de Montréal pour discuter de problèmes liés à la biotechnologie, et de leur impact sur l’humanité et la nature humaine dans une perspective chrétienne. Mgr Christian Lépine y était pour accueillir officiellement les participants.

Coparrainé par le groupe de référence Foi et sciences de la vie du Conseil canadien des Églises, en collaboration avec le Centre canadien d’œcuménisme, il s’agissait-là de la seconde journée d’un symposium sur la chrétienté et les technologies d’amélioration. Il était ouvert aux chercheurs, aux étudiants, et à tous ceux et celles cherchant à s’informer et à réfléchir en présence de représentants du catholicisme, du protestantisme et de l’orthodoxie. Le Canada est en avance en matière de discussion sur l’amélioration morale biomédicale abordée sous l’angle de la foi, comme l’a expliqué le secrétaire général du Conseil canadien des Églises, Peter Noteboom : « Le monde de la théologie s’éveille lentement aux questions morales que soulèvent les nouveautés biotechnologiques. »

Avec l’émergence de techniques prometteuses pour l’amélioration des capacités humaines et, possiblement, des comportements sociaux en modifiant l’humeur – on songe ici au Ritalin – on peut commencer à s’interroger sur ce qu’est la vraie nature humaine. De quoi sommes-nous les protecteurs lorsqu’il est question de notre propre corps? Cherchons-nous à devenir meilleurs ou plus rapides, à repousser le vieillissement, à être moralement plus responsables? Que voulons-nous améliorer au juste et, ce faisant, cessons-nous d’être à l’image de Dieu après une amélioration biomédicale?

Telles ont été les questions auxquelles Cory Andrew Labrecque, professeur agrégé d’éthique et de bioéthique théologiques, premier titulaire de la chaire d’éthique de la vie à l’Université Laval, a tenté de répondre. Il était soutenu par le groupe de référence Foi et sciences de la vie, composé de Tracy Trothen, professeure à l’Université Queen’s (Église Unie), de Michael Buttrey, candidat au doctorat à l’Université de Toronto (Église anglicane) et de Moira McQueen, directrice générale du CCBI (Institut canadien de bioéthique catholique).

Des questions ont été soulevées et des sujets débattus, puisque les perspectives offertes par le thème provoquent des remous dans les croyances et les doctrines religieuses, et l’aptitude de chacun par moments à discerner ce qu’il faut rechercher ou éviter. Bon nombre d’étudiants de premier cycle étaient présents et très attentifs aux propos; cela montre l’intérêt profond que commence à générer l’amélioration morale biomédicale dans le monde de la théologie.

Le sujet est complexe et les réponses ne sont pas simples. Des positions morales devront être prises dans le futur sur les sujets impliquant des technologies d’amélioration, qu’il s’agisse de solutions anti-âge ou de soins de fin de vie. Quel sera l’objectif de l’amélioration biomédicale? Quelles seront les avancées en matière d’éducation morale et quelles positions en découleront? « Il est nécessaire de réfléchir à ces sujets », a conclu Peter Noteboom. Cela reste à voir, mais on peut facilement prédire que nous sommes à l’aube de discussions fabuleuses nécessairement centrées sur la personne humaine.