Birmanie : Le Pape appelle au respect des minorités
Pape François
Le pape François est arrivé ce mardi 28 novembre au matin à Naypyidaw, la capitale birmane, où s’est déroulée, au lendemain de son arrivée en Birmanie, la cérémonie officielle de bienvenue.
Le Saint-Père a été reçu par le président de la République Htin Kyaw, avant de s'entretenir en privé avec Aung San Suu Kyi, ministre des affaires étrangères, fondatrice de la Ligue nationale pour la Démocratie et prix Nobel de la paix en 1991. Pour son combat non-violent en faveur de la démocratie, Aung San Suu Kyi a été plusieurs fois arrêtée et condamnée. Elle a passé 15 ans assignée à résidence ente 1989 et 2010.
Premier temps fort du programme du voyage papal en Birmanie, le Saint-Père a rejoint l'International Convention Center de la capitale pour prononcer son premier discours lors d'une rencontre officielle avec les autorités du gouvernement, la société civile et le corps diplomatique.
Aung San Suu Kyi s'est adressée la première au Pape François. Elle n'a pas parlé de son passé, si ce n'est une allusion à une partie de son éducation au Couvent franciscain Saint-François de Rangoun. «Vous nous apportez force et espoir», a-t-elle dit au Saint-Père, «pour la paix, la réconciliation nationale et l'harmonie sociale».
C'est elle aussi, qui en évoquant les nombreux défis que son pays est en train d'affronter, évoque sans détour la situation des Rohingyas. Sans utiliser ce qualificatif, Aung San Suu Kyi parle de la situation dans l'État Rakhine, qui a capté dit-elle, l'attention du monde. «Un problème social, économique et politique de longue date qui a érodé la confiance et la compréhension, l'harmonie et la coopération entre les différentes communautés», précise la dirigeante birmane en exprimant son appréciation pour les encouragements du Pape en faveur d'une paix durable.
Respecter les minorités
Le Saint-Père s'est ensuite, à son tour, exprimé depuis la tribune de ce centre de Naypyidaw. Il a tenu à souligner la nécessité de guérir les blessures et de respecter les minorités. François est même plus précis, en évoquant la garantie du respect des droits de tous ceux qui considèrent la Birmanie comme leur maison.
Il prend soin de ne pas parler directement des Rohingyas, mais la référence à la minorité à laquelle le gouvernement a retiré la nationalité birmane est limpide. François ajoute par ailleurs que l'avenir de la Birmanie doit être la paix, «fondée sur le respect de tout groupe ethnique et de son identité». Il affirme qu'il est avant tout venu en Birmanie «pour prier avec la communauté catholique, pour l'encourager dans son effort de contribution au bien de la nation».
Le Pape précise que les différences religieuses ne doivent pas être source de division et de méfiance, mais plutôt une force pour l'unité. Il conclut en évoquant la formation des jeunes sur lesquels repose l'avenir du pays. Une formation aux valeurs éthiques d'honnêteté, d'intégrité et de solidarité visant à garantir le renforcement de la démocratie.
Ce voyage intense et complexe, dans deux nations frontalières mais très différentes, la Birmanie, à majorité bouddhiste, et le Bangladesh, à majorité musulmane, vise à encourager la participation des minorités chrétiennes dans le développement de l'Asie, avec le souci de la liberté religieuse et de la construction de la paix et de l'harmonie entre tous les citoyens.
Pour en savoir plus :
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