Que peut-on faire face à la crise des réfugiés? À Montréal, le diocèse a un programme de parrainage en place depuis plusieurs années.

Alessandra Santopadre est scotchée à son cellulaire. Adjointe du père Pierangelo Paternieri à l'Office des communautés culturelles et rituelles, elle travaille auprès des réfugiés et de leurs familles.

« Le diocèse de Montréal a un programme de parrainage en place depuis plusieurs années, mais là, avec la crise en Syrie et en Afrique, on reçoit beaucoup plus de demandes », précise-t-elle. Concrètement, le diocèse aide les familles d'ici à faire venir leur famille qui sont dans les camps de réfugiés au Liban, mais aussi en Afrique où la guerre fait rage dans plusieurs régions. Ce sont les familles d'ici qui deviennent les parrains des réfugiés.  

Le diocèse, lui, établit une entente avec la famille d'ici au niveau de toute l'administration des documents - ce qui n'est pas une mince affaire! Le diocèse est responsable des réfugiés, mais une fois qu'ils sont arrivés ici, c'est la famille, avec le soutien du diocèse, qui s'occupe d'eux.

« La famille qui demande le parrainage dépose un montant d'argent au diocèse - un minimum de 7000$. Puis, le diocèse remet ce montant, divisé en 12 mois aux réfugiés. Au niveau légal, le gouvernement demande que la famille hôte soit responsable du bien-être et de l'installation des réfugiés ; elle doit voir à les loger, les nourrir, les vêtir, inscrire les enfants à l'école, aider à la francisation et trouver du travail pour les adultes. Tout ça, pendant la première année, car durant cette première année, les réfugiés n'ont pas droit à l'aide sociale. »

Pendant cette période d'installation, l'Archevêché travaille à trouver de l'aide pour subvenir aux besoins des réfugiés. De nombreuses paroisses du diocèse de Montréal apportent leur aide par le biais des divers organismes communautaires, des comptoirs d'aide alimentaire ou des centres d'action bénévole.  

« Le diocèse s'occupe de vérifier si les paroisses qui recevront les réfugiés offrent tout le nécessaire. Moi, je fais la première rencontre avec eux et on tente de sensibiliser la paroisse à l'accueil de ses personnes. Je connais bien le réseau d'entraide à Montréal pour y avoir travaillé comme agente de pastorale sociale depuis longtemps. »

Depuis l'appel du pape François lancé à toutes les paroisses pour accueillir les réfugiés, le diocèse reçoit plus de demande pour parrainage : « On a une liste de personnes qui veulent aider dans les paroisses. Actuellement, on demande aux paroisses de s'engager financièrement par l'entremise de leur fabrique, laquelle signe un contrat avec le diocèse pour se rendre responsable de la famille réfugiée. »

Selon Alessandra Santopadre, les familles ou les paroisses qui font une demande de parrainage doivent s'armer de patience : « Ça peut prendre un an, peut-être deux, avant que la famille réfugiée arrive ici, soit d'Afrique, soit du Moyen-Orient. Ça peut être très difficile d'attendre si longtemps, surtout lorsqu'on se retrouve dans un camp de refugiés, en vivant dans des conditions extrêmement difficiles! Et, une fois que la famille est ici, alors là, commence l'accompagnement pendant un an. C'est très éprouvant pour les réfugiés. Ils ont connu la guerre, ils souffrent de traumatismes. Il y a donc aussi un accompagnement psychologique et spirituel à faire. C'est un travail plus long et plus discret. Le diocèse tente d'être présent là aussi. »

Le gouvernement établit un nombre limité de réfugiés par organisme. Le diocèse de Montréal est limité à 75 parrainages par année. Actuellement, à cause de la crise, ce quota n'est pas suffisant selon Mme Santopadre. « Il faut s'assurer que les gens d'ici puissent bien accueillir et bien accompagner les réfugiés. On continue donc à sensibiliser les paroisses. Jusqu'à maintenant, on a une très belle réponse. On sent que les gens veulent aider. Ils veulent faire quelque chose! » 

Pour offrir de l'aide, parrainer une famille ou pour de simples informations : Alessandra Santopadre 514-925-4300 poste 295 ou asantopadre@diocesesmontreal.org