National

(Présence-info) Dans une déclaration rendue publique il y a quelques jours, la Conférence des évêques catholiques du Canada estime que la fin des activités du Bureau de la liberté de religion, rattaché au ministère Affaires mondiales Canada, fera taire une des rares «voix disposées à se porter à la défense de la liberté religieuse» au Canada et dans le monde.

«L'ambassadeur du Canada pour la liberté de religion [NDLR: Andrew Bennett, en poste depuis février 2013] et le Bureau de la liberté de religion envoyaient un signal important à la communauté internationale et aux Canadiennes et Canadiens - de même qu'un rappel à nos fonctionnaires et aux diplomates de notre pays - sur l'importance singulière de la liberté religieuse et sur l'absence déplorable de voix disposées à se porter à sa défense dans notre société», écrit la CÉCC dans cette déclaration.

Lundi, les députés de la Chambre des communes ont rejeté une motion conservatrice demandant que le mandat du Bureau sur la liberté de religion se poursuive au-delà du 31 mars 2016. Lors du débat, Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères, a déclaré que «le Canada est solidaire de tous ceux qui sont victimes d'oppression ou dont la vie est menacée en raison de leurs croyances».

Mais il a expliqué que le mandat et la structure de ce Bureau devait être revu. «Pour que nous puissions défendre et promouvoir plus efficacement la liberté de religion, nous devons choisir les meilleurs outils et méthodes. Il n'est pas certain que le renouvellement du mandat du Bureau de la liberté de religion dans sa forme actuelle est la meilleure méthode qu'il faut privilégier», a-t-il ajouté peu avant d'enregistrer son vote sur la motion présentée par le député albertain Garnett Genuis.

Pour les évêques catholiques, «la liberté de religion et la liberté de conscience occupent une place centrale parmi les droits de la personne. La liberté religieuse est plus que le droit pour un individu de croire et de prier. Elle concerne aussi l'identité d'une communauté croyante ainsi que son interaction avec la société».

Les vexations et les violences subies par des minorités religieuses dans le monde sont nombreuses, dit la CÉCC. Le Bureau de la liberté de religion, mis sur pied par le précédent gouvernement, appuyait «les voix au sein des grandes religions qui appellent au dialogue et à des mesures qui promeuvent la paix, la justice et la vraie sécurité».

Les évêques rappellent «la situation périlleuse de la minorité chrétienne au Moyen-Orient. Cette minorité partage l'insécurité et les tensions économiques, politiques et sociales qui font maintenant partie de la cruelle réalité de la vie dans la région, et est aussi exposée et menacée par des forces extrémistes impliquées dans le conflit». Cette vulnérabilité est «peu reconnue ou mesurée par les gouvernements occidentaux», déplorent-ils.

S'il devait fermer le Bureau le 31 mars, le gouvernement libéral devra «expliquer comment il entend s'acquitter de l'engagement qu'il a pris de défendre et de promouvoir la liberté de religion».

Lire la déclaration officielle