Montréal

Le samedi 10 juin prochain, 10h, à la Mission Notre-Dame-d‘Afrique, M. Claude Ngodji sera ordonné prêtre pour le diocèse de Montréal. À quelques jours de son ordination, le futur prêtre répond à quelques questions sur son parcours et sur sa vocation.

Comment s'est vécue ta rencontre avec le Seigneur?

L'éducation familiale, notamment l'initiation à la vie de foi a été fondamentale. À travers un regard rétrospectif, ma rencontre avec le Seigneur n'a pas été ponctuée d'un moment précis, mais durant une période de cheminement. C'est au long de mon cheminement catéchétique, notamment lors de la rencontre avec l'évêque que le Seigneur m'a saisi. Après la rencontre, j'ai expérimenté et compris que j'avais vécu un moment formidable de rencontre avec le Christ.

À quel âge ou à quel moment est-ce que la question de la vocation s'est elle posée?

Depuis le collège autour de dix-sept ans, je me suis toujours dit sans ambiguïté : « Je sais que le Seigneur m'appelle, Il m'appelle à quelque chose de spécial. Mais à quoi ?» C'est ainsi que je commence à être très attentif à chaque évènement de ma vie, de ma famille, de mon milieu. Usant de «la révision de vie», exercice spirituel s'identifiant à « l'examen de conscience » avec la méthodologie du « voir-juger-agir » propre à l'action catholique, notamment à la JEC (Jeunesse Étudiante Chrétienne) dont je suis un militant assidu, avec l'aide de l'Esprit Saint je commence à discerner ma vocation et mon appel au sacerdoce. Je me confie alors à mon curé, ma mère et à une de mes tantes tout en vacant à mes études académiques.

As-tu eu des rencontres marquantes lors de tes années de formation (séminaire ou stage pastoral)?

Au cours de ma première année en paroisse, j'ai rencontré un jeune très dynamique, savant, avec une grande foi et très connaissant de l'Église. J'ai beaucoup appris de lui, il s'agit du jeune Pierre Thibodeau de l'Unité paroissiale Saint Laurent. Il faut aussi noter que j'ai rencontré de grandes servantes de l'Église dans cette paroisse ; Micheline Trudel, Ghislaine et Louise. Actuellement à la Mission Notre Dame d'Afrique, c'est  le groupe des ainés dans les CEVB (Communautés Ecclésiales Vivantes de Bases), fidèles très engagés à la vie communautaire qui est un témoignage pour moi. Mes tuteurs de stages du point de vue pastoral ont été des véritables maitres. Alain Vaillancourt grand défenseur de la famille, Mgr Alain Faubert amoureux de l'Église, Mgr Frank Léo, Bertrand Montpetit et Guy Boulanger avec leur haut sens d'ouverture et de compréhension de l'autre. Sœur Rita, Albert Duchesne des personnes proches des séminaristes.

Qu'est-ce qui t'attire dans le ministère de prêtre? Quelles sont tes découvertes?

La joie inimaginable et indescriptible de savoir qu'on est l'instrument de Dieu dans l'administration des sacrements ainsi qu'être au sein de la communauté le visage et la présence permanente du Christ. La joie d'être présent et de servir à  l'autel où le Seigneur s'offre en sacrifice et officie en la personne du prêtre. La joie de prendre le corps du Christ, de l'offrir et d'apporter la miséricorde au peuple de Dieu en tout temps.

Ma plus merveilleuse découverte est de savoir que tout concourt à la gloire de Dieu et que les obstacles peuvent être des sources de sanctification et bénédiction.

Quelle phrase as-tu choisie pour ton ordination?

« C'est de Dieu que je suis sorti et que je viens. Je ne suis pas venu de moi-même ; c'est lui qui m'a envoyé.» (Jean 8, 42b)

Je fais mienne cette parole du Christ. D'abord parce que c'est Lui qui appelle. Mon sacerdoce ne m'appartient pas, car c'est le Christ qui est l'unique Prêtre, et c'est lui qui envoie ses appelés où Il veut.

Qu'est-ce qu'un bon prêtre aujourd'hui?

Celui qui est disponible à mener une vie de prière autant en communauté que de façon privée. Celui qui est flexible pour se laisser sous la mouvance de l'Esprit Saint, capable de développer les aptitudes et attitudes nécessaires pour son intégration dans son milieu. Savoir répondre à l'invitation du pape François du 28 mars 2013 aux prêtres à être « des pasteurs pénétrés de 'l'odeur de leurs brebis' » c'est-à-dire « au milieu de leur propre troupeau », qui rejoignent les hommes dans « leur vie quotidienne » et jusqu'aux « périphéries » de leur existence.

Est-ce un chemin qui rend heureux?

Le ministère sacerdotal en lui-même ne peut être que source de joies. C'est le milieu et les situations qui peuvent être stressants. Même dans ces situations, il y a toujours un côté positif, un côté formateur et c'est ce côté-là qu'il est utile de regarder et de prendre en considération. Tout concourt à notre édification, à la marche de l'église, à la gloire de Dieu et à l'avènement du Salut.