Une fête patronale et six médailles
Montréal
Le mercredi 31 mai, en la fête de la Visitation de la Sainte-Vierge, avait lieu la fête patronale du diocèse. En cette occasion, Mgr Christian Lépine a présidé une messe solennelle au cours de laquelle il a remis six médailles du Mérite diocésain Mgr Ignace-Bourget.
Les six récipiendaires sont des personnes ou des organismes qui ont œuvré à la fondation de Ville-Marie, il y a 375 ans cette année, et/ou qui incarnent les valeurs chrétiennes propres à l'appel des premiers fondateurs et fondatrices de la Ville.
Jean-Charles Déziel, président de La Société historique de Montréal, fondée en 1858 était très touché de recevoir cette distinction : « Notre histoire est un peu falsifiée et notre Société, souvent, rectifie les faits. Nos fondateurs voulaient créer un monde meilleur. Nous leur devons tout notre respect. C'est à ce titre que je reçois cette médaille. » Depuis sa fondation, les membres de la Société historique ont toujours été d'ardents défenseurs de nos valeurs de « foi trempée » et d'un choix explicite du « vivre ensemble » dans la Concorde, comme le rappelle la devise de Montréal.
Le frère Joseph Liu, pasteur de la Mission chinoise du Saint-Esprit, a reçu le mérite au nom de tous les missionnaires qui travaillent à l'accueil des Chinois qui immigrent ici depuis 1917 (100e anniversaire de fondation!). À ce jour, plus de 600 catholiques chinois habitent Montréal. « Cet honneur, je le reçois pour mon amour de Jésus. Nous sommes honorés de pouvoir le servir en aidant les jeunes familles qui cherchent refuge ici », a-t-il déclaré.
Sœur Agnès Campbell de la Congrégation de Notre-Dame a accepté ce prix au nom de la Congrégation : « Je suis très heureuse de représenter notre Congrégation, laquelle est reconnue ce soir pour son apport à la fondation de Ville-Marie, et pour le travail qu'elle fait encore et toujours depuis 375 ans ». Les soeurs CND, fondées par Marguerite Bourgeoys, sont les pionnières de l'éducation supérieure pour les femmes et les nombreuses écoles publiques et privées.
Sœur Marie-Thérèse Laliberté, supérieure des Religieuses Hospitalières de Saint-Joseph, quant à elle, était très émue : « Pour moi, c'est très émouvant de recevoir cet honneur au nom de notre congrégation. Nous avons continué l'œuvre de Jeanne Mance ! Ce n'est pas rien ! Et entre vous et moi, le prix Mgr Ignace Bourget me touche personnellement, car il était nul autre que le grand-oncle de mon arrière-grand-mère ! Notre mission était auprès des malades et des pauvres lors de la fondation. Aujourd'hui, nous sommes dans six pays à travers le monde, surtout dans les léproseries. Mais ici, à Montréal, les besoins sont encore là. Des pauvres, des malades, dans les rues, il y en a encore beaucoup. Nous avons besoin de jeunes femmes pour les accompagner ces pauvres-là... »
Le frère Érik Oland de la Compagnie de Jésus était aussi récipiendaire de la médaille. Les Jésuites sont arrivés en 1611 à Ville-Marie pour ouvrir des écoles avec les autres fondateurs. « Nos prédécesseurs ont fondé, entre autres, le Collège Sainte-Marie, rue Bleury, à Montréal, et qui est maintenant l'Église du Gesù. « C'est un grand honneur pour nous de recevoir cette médaille, au nom de tous nos frères qui ont œuvré dans ce pays et qui ont tout fait pour vivre en harmonie avec ses habitants. »
Finalement, M. Jacques D'Arcy, sulpicien, s'est vu remettre, en plus du mérite diocésain, la médaille « pro ecclesia et pontifice », une très haute distinction, accordée par le Saint-Père, le pape François. M. D'Arcy est Supérieur Provincial de la Province sulpicienne depuis 11 ans. Cette récompense vient marquer l'estime et la reconnaissance de l'Église pour sa direction et son ministère pendant de nombreuses années, en plus de l'apport considérable des Sulpiciens pour Ville-Marie.
L'archevêque de Montréal, Mgr Lépine, avec l'humour qu'on lui connaît, n'a pas manqué de faire sourire toute l'assemblée : « Je pense que le pape a voulu imiter le diocèse de Montréal en offrant lui aussi sa médaille ! » Lors de son homélie, il a fortement insisté sur la place que devait prendre la « Visitation » dans nos vies de chrétien : « La Visitation, ce n'est pas seulement faire preuve de bonté pour aller visiter ou aider quelqu'un qui a besoin de nous. La Visitation, c'est la contemplation et l'action qui ne font qu'un. Dans notre modernité, il y a comme une coupure entre la contemplation et l'action. Nous sommes appelés, avec cette fête du 375e de Montréal, à renouveler cette union entre contemplation et action, comme l'ont fait nos fondateurs et fondatrices. L'action, c'est quelque chose que tu fais (visitation), en portant Jésus au monde (contemplation). Cela permet à l'Esprit saint d'agir. La Visitation, c'est le modèle de l'évangélisation où l'Esprit saint agit dans les âmes. »
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