Général

Le quatrième dimanche du Carême approche, celui que l’on appelle traditionnellement le dimanche de Laetere. Par contraste avec le mot latin « gaudete », signifiant la joie exubérante, « laetere » fait référence à la joie intérieure. Dimanche prochain, en passant du passage traitant de l’onction de David au récit de la guérison de l’aveugle-né, les lectures nous invitent à considérer notre propre vie comme étant un voyage intérieur des ténèbres à la lumière. 

Dans la première lecture, Dieu nomme le plus invraisemblable candidat comme roi d’Israël, soit le fils cadet de Jessé, le jeune berger David. L’explication de ce choix, comme Il dira à Samuel, est que le Seigneur ne regarde pas les choses que le monde regarde. Le monde regarde l’apparence externe, alors que le Seigneur regarde le cœur. Cela nous rappelle à la fois l’obscurité mondaine qui nous brouille le jugement et le grand besoin que nous avons de la lumière de Dieu. 

Le psaume de David parle de la vallée de l’ombre de la mort, tout en nous rappelant la fidélité de la présence de Dieu, même en cet endroit, et la joyeuse assurance de sa bonté et de son amour. 

Saint Paul développe davantage la métaphore de la lumière contre l’obscurité en nous désignant comme enfants de la lumière. 

Quant à la guérison de l’aveugle-né, les Pharisiens n’avaient que les atours de la religion : l’adoration, la prière, la connaissance des Saintes Écritures; mais ils restaient insensibles à la misère humaine qui les entourait. Aucune compassion n’existait dans leur cœur; bref, ils vivaient dans les ténèbres spirituelles. L’aveugle-né, contrairement à eux, entre dans la lumière, grâce à sa croyance en Jésus. 

Dès les premiers temps, l’Évangile est associé au Baptême, ce miracle dont le fruit est notre guérison spirituelle. Notre voyage spirituel ne s’arrête pourtant pas là. Ce n’est que le début! 

Cependant, nous avons parfois l’impression de traverser la vallée de l’ombre de la mort. Je constate quelquefois que ma fidélité s’affaiblit. Suivre le Christ à l’époque actuelle n’est guère aisé. Je reconnais avec gratitude que l’Église a toujours été à mes côtés, comme compagnon de voyage, me rappelant la beauté de la foi. Et, avec le passage du temps, et malgré les échecs, le voyage s’enrichit sans cesse. 

Ce dimanche, pourquoi ne pas accueillir pleinement la joie intérieure qui découle de notre certitude de la bonté et de l’amour de Dieu? Rendons grâce à Dieu de nous avoir permis de voir Jésus, non pas à la manière des Pharisiens, mais comme l’aveugle-né l’a vu. Considérons-nous nous-mêmes, en tant que disciples du Christ, comme étant en voyage, prêts à entrer dans la lumière glorieuse de Dieu.   

 

Une fidèle catholique du Diocèse de Montréal