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Le jeudi 10 mai 2018 avait lieu sur la Colline parlementaire, la Marche nationale pour la vie, un rendez-vous annuel depuis 1998 à Ottawa. Marie-Christine, une participante du diocèse de Montréal, nous livre ses impressions.

Nous étions des milliers de personnes de tous âges, de toutes confessions et tous horizons, jeudi dernier le 10 mai, à Ottawa, unis par notre désir de protéger et de donner une voix aux plus vulnérables et plus silencieux des êtres humains : les enfants à naître.

La journée a commencé par plusieurs messes célébrées à cette intention dans différentes églises de la capitale. À la cathédrale d'Ottawa, remplie à pleine capacité, j'ai été émerveillée de découvrir toute cette jeunesse qui endossait la cause de la vie et priait avec recueillement. Mgr Thomas Dowd, évêque auxiliaire de Montréal, nous a rappelé durant l'homélie l'importance de toute vie. Notre archevêque Mgr Christian Lépine était également présent, et a salué les nombreuses personnes présentes à la fin de la cérémonie. 

La colline du Parlement, malgré la pluie intermittente, fut ensuite rapidement remplie de gens enthousiastes munis de pancartes variées, auxquelles plusieurs conférenciers firent écho avec le même message : affirmer la primauté de la Vie, « du premier moment de la conception à la mort naturelle », comme souligné par l'archevêque de Toronto, le cardinal Thomas Collins. L'Archevêque de Toronto a également rappelé que les croyants contribuaient à la société et qu'ils avaient le droit de s'exprimer.

Selon Harold Albrecht, député conservateur, « Les gouvernements sont jugés par la façon dont ils traitent les plus vulnérables.  Il ne fait aucun doute dans mon esprit que les plus vulnérables parmi nous sont ceux qui vivent leurs neuf premiers mois en tant qu'enfants à naître. Ils n'ont aucune méthode d'autodéfense, aucune voix pour lancer des cris de douleur ou de protestation ».

Dès 13 h 30 la marche s'est ébranlée et a commencé à parcourir les rues du centre-ville. Encore une fois, je m'émerveillais de la diversité des visages et des horizons : ici des anglicans, des protestants, là des catholiques latins ou orientaux, des prêtres, des évêques, des religieuses, des moines, des papas, des mamans avec leurs enfants, des jeunes (beaucoup de jeunes!) -et parmi ceux-là une jeune fille à la tuque arc-en-ciel arborant fièrement sa pancarte « I am queer and I am pro-life! », des moins jeunes, des anglophones, des francophones, des gens qui prient, des gens qui chantent, des gens qui prennent des photos, des gens qui se parlent, qui se sourient, tous heureux de partager la même foi en la Vie.

Un moment d'arrêt lorsqu'une contre-manifestation nous a barré la route pendant une bonne vingtaine de minutes. Je n'ai pu m'empêcher de noter le contraste entre le calme et la dignité régnant dans nos rangs, les messages de nos pancartes tous respectueux, et la rage, les cris et messages haineux sur les pancartes des autres manisfestants (peu de personnes mais beaucoup de bruit...). Alors nous avons tourné les talons et complété la marche en sens inverse, pour finir devant le parlement comme prévu vers 14 h 30.

Finalement la partie qui me touche le plus de la journée : les témoignages de mamans ou papas ayant avorté et vécu de grandes difficultés par la suite, pour finalement, avec de l'aide (plusieurs ont mentionné comme un point tournant le fait d'avoir compris que Dieu leur pardonnait), réussir à faire le deuil de leur enfant et la paix avec eux-mêmes. Mais quels parcours éprouvants! Tous font état de leurs regrets de ne pas avoir su avant ce qu'était réellement l'avortement, contrairement à ce qu'on leur avait laissé croire. Ils font partie du mouvement « Silent no more ». La plupart avaient vécu une thérapie de guérison de l'avortement dans un centre spécialisé « Rachel's Vineyard ».

Je n'étais pas présente à la prière de clôture, animée par l'aumônerie des catholiques orientaux d'Ottawa, car notre bus (affrété par la campagne Québec-Vie) devait partir, mais je me promets d'être là l'année prochaine encore.

En espérant vous y croiser !


Pour aller plus loin :

Écouter le reportage de ECDQ.TV