Montréal

À ce jour, l'Archevêché de Montréal se prépare à parrainer 43 familles syriennes. Cette participation s’inscrit dans le cadre de l'engagement du Canada à accueillir des milliers de réfugiés victimes d’une guerre civile meurtrière.

« Depuis que nous avons vu la photo du jeune syrien qui s'est noyé sur les côtes de la Turquie, la réponse a été extraordinaire, passant de plusieurs appels par semaine à autant que 30 dans une journée! », rappelle Alessandra Santopadre. L'adjointe au directeur de l'Office des communautés culturelles et rituelles coordonne présentement le dossier du côté diocésain.

APPEL À L'ACTION

L'augmentation de la participation locale fait suite à la demande du pape François aux paroisses du monde entier, ainsi qu'à celui de l'Archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, qui exprimait sa profonde préoccupation en lançant cet appel à l'action :

« L'Église catholique à Montréal, comme d'autres instances de l'Église et de la société civile, est gravement préoccupée par les conditions de vie abominables dans lesquelles se trouvent des dizaines de milliers de personnes réfugiées au Moyen-Orient. Il y a deux chemins qui se présentent : celui d'aider les gens sur place, au Moyen-Orient, afin que le plus grand nombre trouve de l'aide et ne soit pas déraciné et celui de l'accueil de réfugiés. »

L'Archevêque précise que le diocèse est déjà signataire d'une entente-cadre générale avec le gouvernement du Québec pour faciliter le parrainage de réfugiés. Il souligne que cela accélèrera le processus pour les paroisses.

À ce jour, Mme Alessandra Santopadre a été contactée par 30 paroisses; 11 ont déjà lancé des initiatives de parrainage pour aider 13 familles. Parmi les paroisses, cinq sont francophones, quatre anglophones et deux de la communauté italienne. Les 30 autres familles syriennes sont parrainées par des particuliers.

Certaines paroisses voisines se sont même mises ensemble! C'est le cas de la paroisse St. John Brébeuf à Lasalle qui a développé un partenariat avec la paroisse Saint-Jean-Bosco à Ville-Émard.

Quand le curé de St. John Brébeuf, le père Gérard Martineau, a lancé l'invitation l'automne dernier, la paroisse a commencé à organiser la venue d'une famille irakienne rappelle Wendy de Souza. Des représentants de sept groupes paroissiaux ont formé une équipe.

« Notre expérience avec la procédure à suivre nous démontre en effet qu'il y a des démarches à suivre, et cela prend inévitablement du temps. Les marguilliers doivent aussi tout approuver », surtout étant donné que les paroisses assument la responsabilité financière pour un an, note Mme De Souza, membre de l'équipe pastorale.

Le coût moyen par adulte est de 7 000 $ pour payer la première année à partir de son arrivée, et d'environ 1 100 $ pour chaque mineur explique Mme Santopadre. Aucun argent initial n'est exigé, pourvu qu'un engagement soit pris.

Les paroisses ont récemment été informées par le gouvernement, sans explications, qu'ils n'étaient plus responsables de la famille irakienne. Mme De Souza espère que la demande de la famille sera donc entièrement assumée par le gouvernement.

Maintenant, les deux paroisses ont réorienté leurs efforts pour assister des réfugiés syriens et se préparent à accueillir une famille de sept personnes dès que les démarches administratives seront complétées, signale Mme De Souza.

« Ce projet a renforcé les liens entre les deux communautés de foi et a inspiré de nouvelles initiatives », dit-elle.

En prévision de la Journée mondiale des Migrants et des Réfugiés à la mi-janvier, l'Office de la pastorale sociale a organisé une réunion à St. John Brébeuf, le 1er décembre, avec Mme Santopadre, afin de présenter une mise à jour du programme diocésain de parrainage.