Pape François

Jeudi dernier, le pape François a reçu en audience professeurs et étudiants de la LUMSA (Libera Università Maria Santissima Assunta), université catholique fondée à Rome il y a 80 ans. Dans son discours, le Saint-Père est revenu sur l’essence de la mission universitaire et les multiples responsabilités qui lui échoient.

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Le Pape a d’abord rappelé la nécessité qui, à l’époque, présida à la fondation de cette université par la vénérable Luigia Tincani, qui la concevait comme une «entreprise de service»: la formation d’éducateurs, hommes et femmes, solides. Un engagement que le Pape a voulu assigner de nouveau, à l’école de saint Paul VI et du saint cardinal John Newman, qui ont proposé chacun, à leur façon, «une conscience universitaire» et une «idée de l’Université».

Quadruple responsabilité

En effet, le terme «université» désigne «une communauté, mais aussi une idée de convergence des savoirs, dans une recherche qui fournisse vérité et sens au dialogue entre les hommes et les femmes du monde». L’université implique un engagement non seulement formatif mais éducatif, qui parte de la personne pour arriver à la personne. «Un engagement qui ne peut que qualifier une université catholique, où l’adjectif “catholique” n’introduit pas une distinction, mais plutôt un surplus d’exemplarité», pointe le Pape. «De là, l’exigence de renouveler la prise de responsabilité  face aux engagements qui qualifient l’institution universitaire en ce temps où s’accélèrent les processus communicatifs, technologiques et d’interconnexion globale». Et ces responsabilités sont multiples ; le Souverain Pontife en dénombre quatre :

  • Avant tout une responsabilité de cohérence. «La communauté universitaire travaille toujours pour le futur, mais elle le fait avec une forte conscience des racines et une perception réaliste du présent». Le Pape met en exergue la dimension communautaire et rappelle combien la qualité et le style des relations s’avèrent fondamentaux.
     
  • Une responsabilité culturelle et missionnaire, consciente que la véritable origine de l’université tient au profond désir de vérité de chaque homme, comme le rappelait Benoît XVI. «Nous ne devons pas avoir peur d’utiliser cette parole, dans un esprit de dialogue sincère» a affirmé François.
     
  • Une responsabilité sociale : activer les circuits vertueux de développement intégral avec les forces vives de la société. «Avoir le courage de se mettre en jeu, et d’ouvrir les sièges de l’Université, - à Rome, Palerme et Tarente, aux anciennes et nouvelles pauvretés».
     
  • Enfin une responsabilité interuniversitaire. «L’Europe fut le berceau des universités, mais doit en retrouver le sens». Les universités catholiques doivent s’unir afin de créer un «climat fructueux de coopération, d’échange et d’assistance mutuelle dans la construction de projets didactiques  et de recherche innovante, orientés vers cette charité intellectuelle qui n’écarte pas la vérité et ne se contente pas de la médiocrité».

Ne pas se satisfaire d'une pensée en apparence hégémonique

Le Souverain Pontife a encore encouragé les étudiants et professeurs de la LUMSA  «à ouvrir les cœurs et les esprits», à ne pas se satisfaire (…) «d’une pensée apparemment hégémonique, d’un monde dans lequel la diversité est conflit», mais d’avoir à cœur d’apporter quelque chose d’original. «Vous, étudiants, n’ayez pas peur d’être exigeants avec vos professeurs, qui pour être des maitres doivent être aussi des témoins. Et vous professeurs, n’ayez pas peur d’être exigeants avec vos étudiants, afin qu’ils donnent le meilleur d’eux-mêmes».