Soirée historique pour les syriaques catholiques canadiens
National
(Présence-info) L'histoire s'écrit pour les fidèles catholiques syriaques du Canada. Ils ont officiellement un nouvel évêque ainsi qu'un tout nouveau diocèse. C'est le patriarche d'Antioche et de tout l'Orient, Ignace Joseph III Younan, qui a présidé en fin de journée samedi la célébration d'intronisation de Mgr Antoine Nassif à titre premier exarque apostolique (évêque) de l'exarchat syriaque du Canada.
Mgr Nassif, 49 ans, au terme d'une cérémonie de près de deux heures, a dit vouloir diriger les destinées de ce «nouvel exarchat dans l'amour, l'entente et l'harmonie envers toutes les composantes cléricales et laïques» de la société.
La célébration a eu lieu à l'église Saint-Éphrem de Laval. Cette paroisse faisait partie de l'éparchie Notre-Dame de la Délivrance qui regroupait jusqu'à récemment tous les syriaques catholiques du Canada et des États-Unis.
Mais le 7 janvier, le pape François a annoncé que le territoire du nouvel exarchat canadien se détachait de celui de l'éparchie de Newark, au New Jersey. Il nommait le jour même le père Antoine Nassif, recteur du Séminaire patriarcal de Charfet, au Liban, nouvel évêque au Canada. La candidature de l'abbé Nassif avait été proposée par le synode des évêques de l'Église syro-catholique. Son ordination épiscopale a eu lieu à la fin du mois de janvier, à Beyrouth.
«Aujourd'hui, l'Église vous envoie en mission dans ce pays pour y rejoindre les fidèles syro-catholiques et créer les structures capables de soutenir l'évangélisation. C'est un travail de pionnier qui vous est demandé», a écrit au nouvel évêque le cardinal argentin Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, dans une lettre qui a été lue samedi. Il a invité Mgr Nassif à «réconforter tout ceux qui sont éprouvés par les périls de cette vie» et à «annoncer sans cesse les merveilles de Dieu à une humanité qui ne sait plus le reconnaître».
«Je me réjouis de cette extension de l'Église d'Antioche des syro-catholiques afin de mieux rejoindre les communautés de la diaspora», a-t-il ajouté en demandant aux fidèles du Canada de «soutenir le zèle pastoral» du nouvel exarque, de l'initier «à une culture nouvelle» et de le «guider dans les nombreuses démarches» qu'il aura à effectuer pour bâtir ce diocèse.
Le nouvel exarchat du Canada pour les syriaques catholiques compte cinq paroisses et missions et une population de près de 20 000 fidèles. La communauté syriaque catholique est présente au Canada depuis 1976. Le fondateur et animateur de cette communauté dans la région de Montréal, Mgr Pierre Melki, est aujourd'hui exarque patriarcal de Jérusalem et de Terre Sainte. L'Église syro-catholique compte quelque 180 000 membres dans le monde, notamment en Irak, en Syrie et au Liban.
«Je remercie tous ceux qui participent à cette cérémonie et qui m'accompagnent de leurs prières», a lancé Mgr Antoine Nassif avant de bénir l'assemblée.
Samedi, dans les premiers rangs de l'église, on pouvait reconnaître Stéphane Dion, ministre des Affaires étrangères du Canada, Eva Nassif, députée de la circonscription de Vimy (Laval) à la Chambre des communes, et Alan DeSousa, maire de l'arrondissement Saint-Laurent. L'archevêque Christian Lépine (Montréal) et l'évêque auxiliaire Gaétan Proulx (Québec) représentaient la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC) à la cérémonie d'intronisation du nouvel exarque. Mgr Nassif fait dorénavant partie de la CÉCC.
Dans le blason du nouvel évêque, on trouve une harpe, qui rappelle la tradition musicale de l'Église syriaque, un cèdre pour les origines libanaises de Mgr Antoine Nassif et une feuille d'érable afin de représenter le Canada. Le nouvel exarque parle le syriaque, l'arabe, l'italien, l'anglais et le français.
Au moment de la cérémonie d'intronisation de Mgr Nassif, le Canada atteignait sa cible d'accueillir 25 000 réfugiés en provenance de Syrie, une promesse électorale du premier ministre Justin Trudeau.
Le même jour, un cessez-le-feu entrait en vigueur en Syrie. «Bien que fragile, cette cessation des hostilités constitue un pas important vers l'établissement d'une solution politique durable et nécessaire pour mettre fin au bain de sang en Syrie», a déclaré samedi le ministre Stéphane Dion.
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