Trois ordinations diaconales et une chapelle en feu!
Montréal
Le vendredi 31 août dernier, il faisait si chaud en la chapelle du Grand séminaire de Montréal qu'on aurait dit qu'elle était en feu! Il faut dire que nous étions plus de 600 personnes, qu'il faisait près de 40 degrés, et qu'il n'y avait ni ventilateur, ni fenêtre!
Cependant, l'assemblée aurait pu dire que la chaleur venait plutôt de cet Esprit de folie qui semblait s'être emparé des paroissiens, des familles et des fidèles venus des quatre coins de l'Île (près de 400 personnes en autobus scolaires) pour assister à l'ordination au diaconat transitoire de leurs amis et séminaristes, Bruno Cloutier, Pascal Cyr et Emmanuel Zetino.
D'autres diraient que cet Esprit est tombé sur nous tous grâce à la Chorale Lumière des Nations (paroisse N.-D. De la Trinité à Verdun), avec les chants du répertoire du groupe français Glorious qui, dès le chant d'entrée, a semé la joie dans les coeurs et dessiné des sourires sur tous les visages. Bref, l'Esprit Saint était là !
Bruno a 54 ans et chemine avec la paroisse Notre-Dame-de-la-Trinité à Verdun. Il a reçu l'appel du Christ alors qu'il était enfant. Ses parents l'avaient amené à la messe de Noël et là, devant la crèche, il a vu que Dieu était venu parmi nous comme un petit enfant... « Ça m'avait complètement bouleversé de prendre conscience de ça », raconte-t-il. À 45 ans, assis dans un autobus, un matin, une interpellation lui monte au coeur : « Bruno, j'ai besoin de toi. » Alors, le voici ce soir, ordonné au Diaconat transitoire. Comment as-tu trouvé cette célébration ? « Oh ! Ce soir, j'avais un pied sur terre et un pied au Ciel ! Je n'en reviens pas de toutes les personnes qui sont venues de Verdun ! Et notre chorale ! Je suis comblé !»
Pascal, lui, a 48 ans. Il chemine depuis l'âge de 17 ans auprès de différentes communautés religieuses. Rencontré juste avant la célébration, accompagné de toute sa famille, Pascal prend deux minutes : « Comment te sens-tu ce soir ? « Ah... Aujourd'hui, c'est mon jour de noces ! L'ordination à la prêtrise, dans six mois peut-être, ne sera qu'une formalité pour moi... Ce soir, c'est vraiment l'engagement définitif avec le Seigneur : je m'engage à vie avec Lui, dans une vie de prière, dans le célibat et dans l'obéissance à mon évêque. Et puis, ce soir, je vais avoir mon collet romain... Ça fait 31 ans que je chemine... En 1992, je suis rentré au séminaire et j'ai quitté en 1997 pour diverses raisons. Je savais que j'avais l'appel pourtant. J'ai travaillé sur la construction pendant 15 ans. En 2010, j'ai commencé mes démarches avec le séminaire et en 2012, j'ai été en stage à la paroisse Saint-François-de-Laval, puis j'ai fait trois ans au Saints-Martyres-canadiens, puis là, je suis à Saint-Maxime-de-Laval... Ils sont tous là ce soir pour moi... c'est très touchant... » Le plus important pour toi maintenant, c'est quoi ? « C'est d'avoir eu un « oui » de mon évêque ! Quand Mgr Lépine t'appelle et te dit : « Je veux t'ordonner », alors là, enfin, il n'y a plus de doute... C'est la joie ! »
Emmanuel Zetino est né à Montréal de parents immigrants guatémaltèques. À la maison, ils parlaient espagnol, français et anglais. Il a appris l'italien lors de son stage à la paroisse Notre-Dame-de-Pompeï, laquelle s'était déplacée ce soir, comme celle de Saint-Gilbert, sa paroisse actuelle.
« Ce soir, c'est un pur bonheur, s'exclame Emmanuel, avec le sourire radieux qu'on lui connaît. Le Seigneur donne des grâces et je crois que je les ai toutes reçues aujourd'hui ! Et puis, toutes les personnes, des quatre paroisses où j'ai été en stage pendant toutes ces années ; elles sont toutes là ! Deux autobus juste pour St-Gilbert ! J'ai reçu ce soir au centuple ce que j'ai donné dans ces paroisses-là. »
À la fin de la célébration, c'est Emmanuel qui a pris la parole au nom des trois nouveaux diacres. Il s'est exprimé dans les quatre langues, en gardant l'espagnol pour la fin, en s'adressant à ses parents, la gorge serrée par l'émotion : « Merci papa de m'avoir enseigné la noblesse du coeur... Maman, pardon pour toutes les larmes que tu as versé à cause de moi... mais ce soir, ce sont des larmes de joie... »
Un peu plus tôt dans la soirée, juste avant d'entrer dans la sacristie pour se préparer à célébrer cette messe inaugurale, Mgr Christian Lépine arborait un sourire confiant : « Ce soir, je vais nommer trois diacres en marche vers le sacerdoce. C'est un grand moment d'espérance. Dieu a toujours le pouvoir de parler au coeur ; il attire à Lui, il appel à donner sa vie pour le peuple et pour l'Église, malgré tout ce qui peut se passer actuellement. »
Lors de son homélie, l'archevêque de Montréal n'a pas hésité à situer cette ordination diaconale dans la réalité actuelle en s'adressant aux parents des trois futurs diacres :
« Chers parents, vous avez toujours souhaité que vos fils soient heureux. Ce soir, vous les donnez au Seigneur. Quand on souhaite le bonheur pour notre fils, on ne pense pas nécessairement à la prêtrise ! Surtout par les temps qui courent ! Car, être prêtre, c'est avant tout servir. Comme le Christ est venu pour nous servir. Cependant, notre premier service, c'est la prière. Avec elle, on se rend disponible, on se laisse déranger. Avec elle, nous n'avons rien à craindre, car nous restons petits. »
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